Genève – La 46ème session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui se tient en visioconférence depuis Genève, a offert l’occasion à plusieurs militants et organisations des droits de l’homme pour dénoncer les violations commises à l’encontre des enfants dans les camps de Tindouf, en Algérie et leur enrôlement de force dans les milices du polisario.
Après les interventions des acteurs associatifs et des droits de l’homme, tels que Mahjouba Daoudi, Adnan Braih, et l’expert international Matteo Dominici, c’était au tour du professeur et militant des droits de l’homme, El Ahmadi Brahim d’appeler le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève à intervenir pour mettre fin aux actes d’exploitation des enfants dans les camps de Tindouf, tout en soulignant la responsabilité de l’État algérien dans les violations commises dans lesdits camps en territoire algérien.
“Les enfants sahraouis des camps de Tindouf ne bénéficient pas de leurs droits les plus minimes et sont recrutés de force au sein de la milice armée du polisario”, a-t-il souligné dans son intervention devant le CDH.
Ces enfants, “séparés de leurs familles dès leur jeune âges, sont endoctrinés et guidés par la haine et sont formés par les militaires algériens à la manipulation des armes et des explosifs contrairement aux principes du droit international”, a-t-il poursuivi.
Pour ce militant sahraoui des droits de l’homme, ces violations graves des droits de l’enfant sont commises sur le territoire de l’État algérien qui a signé des conventions et des protocoles pour la protection de l’enfant et qui obligent les pays signataires à respecter ces principes et à les faire respecter sur leur territoire.
Devant la persistance de ces pratiques, la communauté internationale est invitée à interpeller l’État Algérien, afin qu’il assume ses responsabilités et qu’il respecte ses engagements internationaux, par rapport aux violations graves des droits de l’enfant commises sur son territoire et de faire en sorte que les enfants ne soient pas exploités à des fins militaires ou de propagande, car c’est dans une école que l’avenir de ces enfants doit se décider et non dans une caserne, a-t-il plaidé.
Il a dénoncé les photos et les vidéos tournées dans les camps du polisario montrant “des enfants soldats, dont la taille dépasse à peine celle de la mitraillette qu’ils portent”. “Il suffit de les voir parader pour constater à quel point ils souffrent pour manipuler leurs armes, tellement elles sont lourdes à porter”, a-t-il fait remarquer.
“Il s’agit d’un spectacle affligeant, car c’est dans une école que l’avenir de ces enfants doit se décider et non dans une caserne, à moins que les dirigeants du polisario préparent ces enfants à autre chose”, a-t-il ajouté.
Outre l’exploitation des enfants et leur enrôlement dans les milices du polisario, des organisations et militants des droits de l’homme se sont insurgés contre la répression des populations des camps de Tindouf, dénonçant les pratiques d’enlèvement et de torture, commises avec le soutien des services de renseignement algériens, à l’encontre des opposants à la direction des séparatistes, alors que d’autres intervenants ont soulevé le détournement des aides humanitaires destinées aux populations de Tindouf maintes fois dénoncés par les organisations internationales.